MAGGIE [Chapitre 3 / Partie 2] Promenade nocturne

« Oh c’est toi ».

Son ton m’émut. Elle n’exprimait ni joie ni colère, ni même de la tristesse. Constant simplement ma présence, c’est à peine si elle était vivante. Penaud de l’avoir surprise, elle, la sublime Maggie, dans une rupture aussi humiliante, je n’osais décrocher un mot.

Elle le comprit, ce qui lui arracha un pouffement de condamnée. Nous restâmes silencieux un petit moment, ses yeux dans le vague et les miens rivés sur mes pieds.

Enfin, elle brisa ce malaise :  » Je vais rentrer. Est-ce que tu viens ? Je ne te sauterais pas dessus, c’est promis. » rajouta-t-elle devant mon air ébahi. Je m’empressai, évidemment, de me lever afin de la raccompagner.

 

Le trajet, pourtant court, me parut interminable tant elle babillait, passant d’un sujet à un autre… elle riait, toute trace de déprime ayant quitté ce si beau corps. Je me sentais comme un élu, ce soir c’était moi et moi seul avec la femme de mes rêves ! Mais chaque bonne chose a une fin et nous arrivâmes devant la porte de son immeuble, d’un style ancien par ailleurs…

Face à face, elle me remercia de ma compagnie, me fit la bise et m’honora d’un sourire si éblouissant que je la crus un instant véritablement heureuse.  Cependant, le dialogue de son corps m’indiquait tout autre chose : un de ses bras me tenait avec une force inouïe, et ses yeux… c’était le plus inquiétant. Ils me criaient tout bonnement de ne pas partir, de ne pas la laisser seule. J’étais sensible aux regards, surtout les siens.

Et c’est sans doute pour ça que j’ai réagi instinctivement, l’attirant à moi pour la prendre simplement dans les bras.

Sa réaction me brisa le cœur.

MAGGIE [Chapitre 3 / Partie 1] Voyeurisme

Deux semaines passèrent, sans nouvelles de Maggie, je désespérais.

 

C’est lors d’une soirée particulièrement ennuyante que je me résolus à sortir afin de la chercher…

J’errais dans le quartier, avant de retourner aux cafés de la dernière fois. Personne si ce n’est des inconnus abrutis par l’effet de trop nombreux Long Island. Dépité, je me promenais dans la ville, le vague à l’âme devant mes recherches infructueuses.

Comme la plupart des jeunes gens désœuvrés, je m’assis sur un banc public, regardant défiler les bandes d’amis ou bien les couples, enviant farouchement leur bonheur. Celui-ci était sans cesse rayonnant, sauf lorsqu’un de ces nids d’amour se déchirait.

Lorsque cela arrivait, je prenais un malin plaisir à épier la scène, c’était ma seule jouissance de célibataire. D’ailleurs, un accrochage entre deux tourteaux se déroulait, juste devant moi.

 

Une jeune femme avait une attitude froide, malgré les traces de larmes luisantes sur ses joues. Son compagnon semblait être en faute ou, tout du moins, courbait excessivement le dos.  Ils étaient sur le trottoir d’en face, les lumières urbaines me permettaient de voir le film mais point d’entendre leurs paroles. Cependant, pour mon plus grand bonheur, l’homme héla subitement un taxi. Il eut la merveilleuse idée de stationner juste devant mon petit banc.

« Tu ne me manqueras pas, espèce de salaud ! Je serais bien mieux sans toi, libre à nouveau ! De plus, je serais… », elle fut coupée : « Seule, à nouveau. Ecoute, chérie, on sait que ça ne peut que se terminer. Tu es superbe, une vraie déesse, nue comme habillée, mais ta demande d’amour et d’attention est démesurée. Je n’ai pas les épaules pour ça, je ne veux pas d’enfant mais d’une femme. Comprends-tu ? ». En disant ces mots, il eut le temps de la baiser sur le front et de monter dans le véhicule. « Dégage ! Enfoiré ! » lui répondit son ancienne dulcinée. La rupture la touchait apparemment plus que je ne le pensais au début. EN réalité, elle semblait aux abois, perdue… c’est pour cela que je fus surpris par son mouvement brusque.

En l’espace d’une demi-seconde, elle avait planté son regard dans le mien, me tétanisant sur place.

D’une part car ma curiosité malsaine avait été découverte, et ensuite car je la reconnaissais.

MAGGIE [Chapitre 2/ Partie 10] Fin de chapitre !!!

Revenant subitement au moment présent, je me rendis compte du quiproquo engendré.

J’expliquais vite à ma cousine qu’il n’y avait absolument aucun souci qu’elle soit lesbienne, que j’étais content pour elle si elle pouvait trouver une fille lui convenant et tout le baratin habituel. Je le pensais vraiment ! Seulement, ma cousine, du haut de ses seize ans, avait conquis plus de femmes que moi-même, à vingt-et-un an. Je ne lui dis rien, préférant la « conseiller » pour envoyer balader, gentiment, Lucas. Ne m’y connaissant point, je lui rapportais essentiellement des phrases préconçues, maintes et maintes fois entendues pour d’autres…

 

Notre échange terminé, elle me poussa hors de son domaine, pour s’apprêter. Désoeuvré, je retournais au salon, cherchant ma mère mais ne la trouvant malheureusement pas. Alors, je m’assis sur le canapé, préparai un message à Maggie, l’effaçant juste après… Un livre traînait sur la table : Le Mal-aimé . Au moins cette maison avait le sens de l’humour.

Je me sentais, ou plutôt j’étais, minable. Cette journée, en apparence merveilleuse, révélait tous mes défauts, tous mes échecs… je n’avais rien fait dont je pouvais être fier.  Rien.

 

Occupé à me lamenter, je n’avais pas prêté attention à la nouvelle venue. C’est seulement en me relevant, décidé à rentrer, que je la vis. Sibyl, seize ans, était très désirable. Cheveux auburn tressés admirablement, un mariage parfait entre un simple jean et un chemisier blanc ajusté. Des boucles d’oreilles créoles en or, étaient assorties à un bracelet un peu trop large pour son délicat poignet… Le maquillage, léger, mettait en valeur ses yeux verts pétillants. Pas étonnant que Lucas lui tournait autour ! « Ferme ta mouth, tu vas attraper des mouches » me répliqua-t-elle avec son adorable accent britannique.

Après avoir repris mes esprits, je lui annonçais que j’allais repartir. Une petite moue comme accessoire, elle me remercia du temps passé avec elle. Attendri, je lui transmis mon numéro tout en lui assurant une disponibilité à peu près complète. On se salua par une bise française ainsi qu’un « see you soon » plein d’espoir. Et me revoilà sur l’autoroute.

 

Trois heures et demie plus tard, je franchissais ma porte d’entrée. Douche, plat déjà cuisiné, lit.

Je voulais atteindre le royaume des rêves aussi vite que possible, je n’en pouvais plus.

Alors, comment trouvez-vous cette histoire, jusqu’ici ??? 😀

MAGGIE [Chapitre 2/Partie 9] Aveux

En débarrassant les restes, mon énergique cousine me fit part de son envie de parler.

Son visage était rosi par une gêne candide et c’est amusé que je mis mon attention à sa portée.

Rapidement, elle me raconta qu’elle étudiait à domicile, désirant garder l’anglais comme première langue. Elle sortait peu mais attirait l’attention des autres jeunes du village. D’ailleurs, Lucas en était un. Il l’avait conviée à sa soirée et d’après ses dires, c’était pour se rapprocher grandement d’elle.

Elle était inquiète à ce propos : elle était réticente à ses avances. Elle l’appréciait mais seulement en tant qu’ami et ne savait comment le repousser sans s’attiser les foudres du petit groupe…

Elle se tordait les mains, se mordait les lèvres regardait dans le vide… « What else’s my dear? You can say me everything, do you know? ».

 

Le regard toujours fuyant, c’est d’une voix étranglée qu’elle m’avoua son désir pour Alex. Alexandra, à vrai dire. « I’m lesbian. I love only women… I know that isn’t a problem or a shame! However, I am afraid of people’s reactions. Your mum doesn’t care, she is perfect!… ».

Je n’entendais plus. J’étais sonné. Je n’étais évidemment pas homophobe, les couples homos me laissaient indifférent. Sauf que là, c’était ma cousine qui était lesbienne.

En d’autres termes, elle avait vécu des expériences avec des femmes. Tandis que moi, sombre idiot, je fantasmais sur la première fille un peu jolie rencontrée et mon cher appareil n’avait eu comme visiteuses que mes propres mains, serviettes ou professionnelles. Merde. « Fred ? ». Merde. Merde. Merde. « Shit ». MERDE.

« SHIT ! Sorry, I shouldn’t have. Please, just… just forget. »

 

MAGGIE [Chapitre 2/Partie 8] La famille avant toute chose

« Allô ? C’est Maggie.

Je ne te dérange pas ? Où es-tu ? J’organise un ciné cette après-midi, ça serait sympa que tu viennes ! Il y aura Damien, Alexeï, Florian et peut-être sa sœur. On pourrait se mettre à côté et bavarder ! C’est à quatorze heures trente, sur la place de la fontaine. Tu viens ?! »

Ah. Ma prévision de rester auprès de Sibyl était face à face à la proposition de Maggie. Je réfléchis à toute allure, avant de me décider : malgré son ton entraînant, je devais décliner. Sibyl passait en priorité, je n’avais que vingt-et-un an mais j’avais abandonné ma famille dès la fin du lycée… Pour une fois, j’allais profiter d’elle. « C’est très gentil à toi mais j’ai retrouvé ma jeune cousine, je compte passer l’après-midi avec elle ! Je rentre ce soir, si ça t’intéresse. Et le cinéma, ce sera pour une prochaine fois ! ».

 

Son ton devint alors cinglant, comme si mon refus l’affectait profondément. « Bien. Comme tu voudras. Passes un bon moment dans ce cas. Tu diras bonjour à ta si chère cousine. Au revoir. » Et elle raccrocha. Je ne comprenais pas sa réaction. C’est alors que Sibyl toqua, timidement. Je la priai d’entrer, encore hébété. Je tentais de lui expliquer que j’étais disponible pour elle aujourd’hui et que je souhaitais l’écouter. Cette nouvelle eut l’air de la ravir car elle me sauta au cou avant de repartir prestement, courant à moitié…

J’en profitai pour trouver ma mère et l’accompagner acheter de la bidoche, vu que je restais.

Elle fut enchantée par cela et le reste de la matinée se passa tranquillement. Ma cousine me taquinait tandis que la maîtresse de maison nous houspillait, tendrement cependant.

Le repas passa, fort délicieusement…

 

MAGGIE [Chapitre 2/Partie 7] Une anglaise à la maison

Une jolie voix, adorablement tordue d’inquiétude.

 

Oui, je me souvenais très bien d’elle. Et, oui, nous étions proches jusqu’à son départ dans la banlieue londonienne… Le décès de ses parents avait bouleversé ma mère mais point moi, étant trop occupé à être le meilleur… Comment avais-je pu lui tourner le dos ainsi ? Comment pouvais-je être si hautain envers elle ? Je m’en voulais. Une main se posa sur mon avant-bras nu. « Fred… Please… Don’t cry. »

Regardant vers cette voix claire et douce, je réalisai que je pleurais. Les larmes, absentes il y a trois ans, envahissaient désormais mon visage. Une pulsion, un besoin m’empara alors.

Je passai mes bras autour d’elle, enfouissant ma tête contre son ventre, frôlant sa poitrine encore adolescente. A travers mes pleurs, des excuses fusaient, minables… d’autant plus que sa réaction fut parfaite : me serrant contre elle, caressant patiemment mes cheveux, murmurant « It will be okay, don’t worry my sweet, all is all right »

 

Je ne sais pas combien de temps nous serions restés ainsi si ma mère, sa tante, n’était pas intervenue. « Bon ! Fred, chéri, sèche tes larmes, finis de déjeuner et après tu décideras de rentrer ou de rester. Dis le moi vite, car si tu désires rester, je dois acheter de la viande pour le repas. For you, Sibyl, go to dress up. Don’t forget the Lucas’ birthday at 6.p.m ! Je vais finir de laver les draps and I will back« .

Elle avait pris les choses en mains, empêchant nos sentiments de s’installer, comme à son habitude.

Sibyl m’embrassa sur la joue avant de filer. Suivant son exemple, je fis ce qu’on m’avait demandé. Je pensais rester jusqu’à la fin d’après-midi, renouer avec ma chère germaine avant de revenir à Maggie et la ville. Tiens, d’ailleurs, était-ce mon téléphone qui sonnait ?

Oui ! Et c’était Maggie, la tumultueuse brune. Cette journée était donc pleine de surprises…

Bonnes, je l’espérais mais je me trompais…

MAGGIE [Chapitre 2/Partie 6] Famille rassemblée

« Fred ! Wake up ! Now !« .

C’est avec sursaut et quelque étonnement que j’ouvris les yeux. Une jeune adolescente, rousse et fraîche, se tenait près de moi. Les yeux encore pleins de sommeil, je cherchais à tâtons mon ancien réveil… « It’s 9.a.m. Your mother is waiting for you ! She makes waffles. Go down ! » Je bredouillais « I’m coming, I’m coming… » Neuf heures. Woaw. Attrapant une chemise, mon pantalon de la veille, je descendis peu après.

 

En embrassant ma mère, l’esprit me revint. Me souvenant de la superbe discussion avec la belle Maggie, un sourire passa furtivement, vite chassé par l’apparition de la jeune fille. Je n’avais aucune idée de son identité. Elle ressemblait à une pile électrique. Elle devait avoir quinze ou seize ans… pimpante, jolie et souriante, elle devait collecter nombre de cœurs, avec sa légère fossette.

En attendant, je devais savoir qui elle était et de quel droit elle s’introduisait dans ma chambre à coucher. Et puis le fait qu’elle parlait bien mieux anglais que moi piquait mon ego.

Elle s’assit alors en face de moi, en commençant à saupoudrer de sucre de glace une gaufre déjà tartinée de chocolat. Puis, elle me la tendit franchement.

 

C’en était trop. Je me tournais vers ma génitrice lui demandant sèchement qui était cette intruse impolie. Sa réponse fut encore plus froide : « Ta cousine, Frédéric. Seulement ta cousine. Même cousine qui, devenue orpheline, est rentrée d’Angleterre il y a maintenant trois ans. Si tu étais venu pendant tes études, tu le saurais. Malheureusement, tu me demandais de venir à ton école, trop studieux pour perdre du temps durant les trajets. »

… ma cousine. La dernière fois que je l’avais vue, elle devait avoir cinq ans, cela devait être pour Noël. On aimait jouer ensemble, je crois. La puberté l’avait transformée et, ma mère ayant raison sur mon absence prolongée de cette résidence, je ne l’avais pas recroisée depuis bien longtemps.

« Are you okay ? You seem disturbed« .

MAGGIE [Chapitre 2/Partie 5]

Une publicité pour une marque de jeans.

Super… même s’il m’en fallait des nouveaux. Dépité, je posais mon portable dans un endroit où je ne l’entendrais pas. Je ne voulais plus y penser, c’était un vulgaire et malheureux échec.

 

Ce fut avec une volonté acharnée que je me mis au service de ma mère. Me voyant d peu, elle en profita pour rajouter des tâches. Le travail fut tel que la nuit me retint : je n’avais aucune envie de conduire dans le noir quasi-complet.

La maternelle, heureuse de me garder encore un peu, me prépara une chambre tandis que je repris mon téléphone. En toute honnêté, oui, j’attendais une réponse ou du moins un signe pouvant me rassurer… Tiens, surprise !

 

Non seulement j’avais un message mais il était enjoué, engageant et datant de seulement cinq minutes. J’avais peut-être une chance de converser quelque peu avec elle, avant de m’endormir. Et, en effet, la réponse fut immédiate. Une joyeuse discussion s’ensuivit alors, teintée de taquineries de sa part. Je ne pouvais m’empêcher d’être comme un livre ouvert ; je n’arrivais pas à dissimuler mon bonheur de bavarder avec elle. De son côté, elle variait curiosité, espièglerie et une certaine tendresse. Elle me parlait comme si nous nous connaissions depuis bien plus longtemps que la veille seulement.

 

L’heure passait et elle dû s’endormir car mes messages demeurèrent sans réponse. Je décidais de la suivre, mon esprit désirait vagabonder parmi des rêves improbables…

Il y avait notamment un où je prenais Maggie par la main, le faisant tourner autour de moi puis la rapprochant avant de….

MAGGIE [Chapitre 2/ Partie 4] Un nom, un numéro

« Pas très gentil de partir sans dire au revoir ».

C’était elle. Elle ne m’avait pas adressé le moindre geste ou mot depuis nos présentations désastreuses et la voilà qui me retient en me reprochant de ne pas la saluer personnellement. Je bafouillais une vague excuse, accompagnée d’un salut avant de poursuivre ma route.

Si elle croyait que, seulement avec sa jolie bouille, elle allait effacer ma honte, elle se trompait.

Elle me retint encore, sentant peut-être ma mauvaise humeur. Petite, elle se hissa à ma joue, y dépose un baiser léger. « Mon numéro, c’est 00.26.95.70.26. Si jamais tu veux encore me parler, je te répondrais. Pardon Fred. » Et elle rentra, me laissant planté là comme un con.

 

J’étais assommé par la surprise. Elle connaissait mon nom. Comment ? Je n’en savais rien. Je ne l’avais dit à personne, à part Marie évidemment… Elles s’étaient parlé, bien sûr, Maggie avait navigué de personne en personne, mais je doutais sérieusement les intéresser suffisamment pour qu’elles parlent de moi… Cependant, je ne voyais pas d’autres moyens de connaître mon prénom.

 

Je rentrais chez moi, tergiversant une fois de plus sur qui était vraiment cette Maggie.

Le lendemain, prenant la route, les dix chiffres tournevolaient dans ma tête. Allai-je m’appeler, en dépit de son indifférence ? N’est-ce pas une mauvaise plaisanterie, une sorte de bizutage ?

Je n’en savais rien et cela me mettait en colère contre moi-même.

J’en devenais si maladroit que ma mère finit par me demander de régler mon souci ou de rentrer. C’est donc sous un ultimatum et les doigts tremblants que j’écrivis un « Salut ». Froid, sec, sans fioritures… tout l’opposé de mon état fébrile, brûlant de crainte ou d’impatience, je ne savais pas très bien.

Brr.

Un texto, dix minutes d’attente, à peine.

MAGGIE [Chapitre 2/ Partie 3] Un amas de connaissances

C’est la seule réplique qui me vint à l’esprit mais j’ai eu le réflexe de me taire.

Je ne connaissais pas le groupe, il fallait que je fasse attention, et donc éviter de me faire des ennemis.

 

Nouveau lieu, nouvelle table, j’étais le plus éloigné. Plus motivé par la présence de la fameuse, je me concentrais sur les conversations tentant de comprendre les tenants et les aboutissants des relations. J’appris donc que les deux vraies garces étaient amies d’enfance, Alla et Alice. Elles aimaient un dénommé Alexeï depuis leur tendre enfance, on surnommait ce triangle le « triple A ». Tout se brisa lorsqu’Alexeï déclara sa flamme à Bastien, qui lui répondit positivement.

La rancœur des amies envers Maggie était né de ce malheureux épisode. En effet, la Diva pour reprendre leur terme aurait aidé ces jeunes gens à former un couple stable, détruisant ainsi les rêves d’Alla/Alice. Cette connaissance, apportée par une autre de mes voisines, me surprit car Bastien ne lâchait jamais Maggie. On aurait dit une poupée de cire surprotégée.

 

Les couples sont parfois étranges.

Et dans cette horde d’amis, tout semblait être affaire de cœur. Etrangement, Maggie était dans toutes. Où avais-je atterri ?

 

Après une bonne heure et demie à m’instruire sur telle ou telle personne, je me souvins subitement de mon programme du lendemain : aider ma mère, à 300km d’ici, à installer toutes sortes de câbles… Il fallait que je les quitte. Je me levais, saluant d’un geste la tablée, passant inaperçu et m’en alla.

Cependant à peine dehors, on me rattrapa.